Mon très cher petit Lou je t’aime, Guillaume Apollinaire

Mon très cher petit Lou je t’aime,

Ma chère petite étoile palpitante je t’aime

Corps délicieusement élastique je t’aime

Vulve qui serre comme un casse-noisette je t’aime

Sein gauche si rose et si insolent, je t’aime,

Sein droit si tendrement rosé je t’aime

Mamelon droit couleur de champagne non champagnisé je t’aime

Mamelon gauche semblable à une bosse du front d’un petit veau qui

vient de naître je t’aime

Nymphes hypertrophiées par tes attouchements fréquents, je vous aime

Fesses exquisement agiles qui se rejettent bien en arrière je vous aime

Nombril semblable à une lune creuse et sombre je t’aime

Toison claire comme une forêt en hiver je t’aime

Aisselles duvetées comme un cygne naissant je vous aime

Chute des épaules adorablement pure je t’aime

Cuisse au galbe aussi esthétique qu’une colonne de temple antique jet’aime

Oreilles ourlées comme de petits bijoux mexicains je vous aime

Chevelure trempée dans le sang des amours je t’aime

Pieds savants, pieds qui se raidissent je vous aime

Reins chevaucheurs, reins puissants, je vous aime

Taille qui n’a jamais connu le corset, taille souple je t’aime

Dos merveilleusement fait et qui s’est courbé pour moi je t’aime

Bouche, ô mes délices, ô mon nectar je t’aime

Regard unique regard-étoile je t’aime

Mains dont j’adore les mouvements je vous aime

Nez singulièrement aristocratique je t’aime

Démarche onduleuse et dansante je t’aime,

Ô petit Lou, je t’aime je t’aime, je t’aime et quand je le rajouterais encore, ce serait toujours le

même mot. C’est celui-là même, je t’aime.

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